Communiqué du 14 mai 2012

«Il ny a pas de liberté de la Presse sans liberté de distribution »

Communiqué du 14 mai 2012

Nous assistons à un enchaînement d’évènements qui vont entraîner nos entreprises dans une tourmente sans précédent. Nous pouvons dire aujourd’hui que nous sommes les otages de nos instances professionnelles et qu’elles vont pratiquer une politique de terrorisme sur les éditeurs pour sauver « leur réseau de distribution ».

D’ores et déjà, nous pouvons affirmer que tout est mis en œuvre pour faire payer les éditeurs, quelle que soit l’addition, dans le seul but d’éponger les dettes du soldat Presstalis. Nous sommes en pleine surenchère suite aux délibérations du CSMP (Conseil Supérieur des Messageries de Presse) du 10 mai 2012 relatives aux mesures à prendre sans délai pour garantir l’équilibre économique du système collectif de distribution de la presse.

Considérant que :

Aux termes de l’article 17 de la loi du 2 avril 1947 modifiée par la loi du 20 juillet 2011, il appartient au Conseil Supérieur de garantir, conjointement avec l ‘Autorité de régulation de la distribution de la presse, le respect des principes de solidarité coopérative et des équilibres économiques du système collectif de distribution de la presse.

Pour être concret, le CSMP a pris la décision de mettre en œuvre sans délai, suite aux recommandations du médiateur du crédit M. Gérard Rameix, chargé de rendre un rapport sur la restructuration durable de Presstalis, de l’application d’une hausse générale d’un point à l’ensemble des tarifs figurant aux barèmes des coopératives.

Ça, ce n’est uniquement qu’une entrée en matière, si je puis me permettre, car la suite va encore aggraver la situation financière des éditeurs en mettant en place une péréquation inter-coopératives pour le financement de la presse quotidienne d’information politique et générale.

Encore une fois, le CSMP agite le chiffon rouge pour mettre en garde les éditeurs en cas de défaillance des coopératives Presstalis, je cite :

« Une telle situation signifierait la fin de la maîtrise collective par les éditeurs de leur distribution, la fin du principe coopératif de distribution de la presse, la fin des solidarités entre éditeurs et entre formes de presse ».

Nous sommes un peu perplexes sur « la fin des solidarités », quand une certaine catégorie d’éditeurs doit payer des coûts de distribution exorbitants, entre 47 et 54 %, alors que d’autres ont un coût de 35 % pour des raisons de barèmes mal équilibrés entre des coûts réels de distribution et des pénalités non fondées.

Quand il s’agit d’être solidaire pour soutenir le système, on demande un effort collectif sans distinction de profil d’éditeurs, en revanche lorsque nous demandons d’équilibrer les coûts dans l’intérêt général de tous les associés sociétaires, on nous rétorque que l’équation est plus difficile à mettre en place.

Beaucoup d’entre nous travaillons avec des marges brutes d’exploitation entre 5 et

7 %, comment pourrions-nous absorber des augmentations continues sur notre coût de distribution ? Ces décisions prises par nos instances professionnelles auront pour conséquence une véritable hécatombe de nos entreprises. La préoccupation de savoir si les éditeurs peuvent encore soutenir ce système qui fonctionne avec des pertes abyssales, malgré son monopole de distribution réparti seulement sur deux coopératives dont l’une représente 75 % du marché, n’est visiblement pas le souci du Conseil Supérieur.

Le coût de restructuration de Presstalis est estimé à 200 Millions d’euros.

Visiblement le Conseil Supérieur tente de nous culpabiliser en nous reprochant de ne pas faire les efforts suffisants pour ramener l’exploitation courante de Presstalis à l’équilibre.

Mais où sont passées les subventions des pouvoirs publics encaissées par la messagerie depuis des décennies pour soutenir la distribution de la presse quotidienne ?

Mais que sont-ils devenus tous ces plans de restructuration promis à chaque AG annuelle, alors que les volumes de vente baissent de façon inquiétante depuis plusieurs années (-6,9 % sur l’année 2011).

Ayez conscience que nous n’aurons même plus notre destin en main si nous ne décidons pas de nous manifester aux prochaines Assemblées Générales. Car si la délibération du CSMP a été adoptée à l’unanimité des membres du Conseil (1 point d’augmentation sur les barèmes), cette évolution des barèmes doit être soumise au vote des assemblées des différentes coopératives.

Ce n’est plus un coup de gueule que nous poussons mais un cri d’alarme, chers confrères, pour lancer une grande mobilisation générale indispensable au choix de notre avenir.

Si vous le souhaitez, nous pouvons vous représenter lors des prochaines Assemblées, mais avant tout c’est de votre mobilisation dont nous avons besoin.

Bien à vous,

Roland Le Néel

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