Lettre Ouverte aux MLP du 09/07/12

«Il n’y a pas de liberté de la Presse sans liberté de distribution »

Lettre ouverte aux MLP du 9 juillet 2012

M. le Président du Conseil
d’Administration J.C COCHI
Messieurs les Administrateurs

Lettre ouverte

Saint-Mandé, le 09 juillet 2012

Objet : Procès verbal de l’Assemblée Générale du 19 juin 2012

Monsieur le Président,
Messieurs les Administrateurs,

Vous nous avez informé par mail dans votre lettre N°46 du 25 juin 2012 « Repères express » des décisions prises lors de l’Assemblée générale du 19 juin 2012.

Il est bien évident que cette information flash ne correspond en rien à notre demande qui consistait à dresser un Procès Verbal de l’Assemblée générale reprenant les principaux échanges avec les sociétaires et leurs souhaits.

En début de séance, à la lecture du rapport de gestion du Conseil d’administration sur les comptes sociaux de l’exercice 2011 et plus précisément concernant les résultats des filiales, il a été constaté que sur les douze filiales, huit faisaient apparaître un résultat en perte nette de 11 671 K€.

A cet effet, nous avons demandé qu’il soit remis à l’ensemble des sociétaires les comptes de résultat de chacune des filiales pour mieux comprendre certains déficits d’exploitation qui engagent la responsabilité de tous les éditeurs afin que l’approbation de l’affectation des résultats de l’exercice écoulé soit votée en toute connaissance de cause.

Par ailleurs, à l’occasion de l’exposé des motifs sur le bien fondé pour la messagerie de continuer à investir sur le niveau 2 à travers son réseau Alliance et Forum pour soutenir les dépôts indépendants et assurer la distribution de la presse en France en investissant depuis trois ans environ 20 millions d’euros afin de consolider ce périmètre, cela nous amène à une certaine réflexion.

A ce sujet, nous pouvons constater que la majorité des pertes d’exploitation sont représentées par les filiales Alliances et Forum et que le rôle du niveau 1 n’est peut-être pas celui de faire des investissements aussi lourds. Nous constatons aussi que le rôle d’acteur majeur du niveau 2 que la coopérative a décidé de rechercher sous votre administration (au prix de ces lourds investissements) ne peut qu’augmenter encore la confusion sur la lisibilité des prestations facturées aux éditeurs.

C’est d’ailleurs toute la question qui est posée sur le calcul et le contenu des barèmes.

Un des moments forts de cette Assemblée était l’approbation du nouveau barème –dit barème B- qui présente la caractéristique de ne plus intégrer de frais sur invendus, ni même de pénalité. Précédant le vote de cette résolution, nous avons interrogé l’Assemblée sur le nombre d’éditeurs ayant pu faire la simulation de ce nouveau barème. Aucun n’a répondu positivement.

Même si ce nouveau barème est optionnel, il eut été judicieux avant de voter la résolution de permettre aux éditeurs de vérifier les avantages ou les inconvénients de ce barème ainsi que les modalités de sa mise en place selon des critères imposés par la messagerie.

Nous avons réagi à ce barème en considérant qu’il « corrige » l’inégalité de traitement entre sociétaires mais nous regrettons que le conseil n’ai pas été plus loin dans la démarche de vérité des coûts et que l’ancien barème soit maintenu selon le souhait du Conseil d’administration.

En effet  » la guerre des barèmes » et l’offre permanente de niches tarifaires destinées a attirer tel ou tel éditeur se traduit dans les faits par des surcoûts supportés essentiellement par les petits et moyens éditeurs constituant la masse des sociétaires.

Cette iniquité contraire au traitement égalitaire des sociétaires n’est ni tolérable ni saine.

Chaque messagerie devrait être en mesure de proposer des barèmes simples basés sur la réalité des coûts (prise en charge, transports, rémunération des niveaux 2 et 3- invendus) et d’une rémunération couvrant ses frais de fonctionnement qui serait le reflet de sa valeur ajoutée et de sa productivité.

Force est de constater que ce n’est pas le cas et que l’opacité des offres tarifaires est dans les faits un instrument concurrentiel permettant de favoriser des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général.

En dernier lieu, les résolutions qui constatent la fin de mandat de quatre administrateurs et selon son code de conduite, le Conseil d’Administration ne propose pas de résolution fermée relative à un candidat. Dans les actes, les sociétaires ont évoqués le fait que les administrateurs sortants sont également les administrateurs rentrants, pour une simple et bonne raison : le Président du Conseil d’administration détient la plus grande partie des pouvoirs et son vote permet de renouveler les mandats qu’il souhaite.

Il a été suggéré que seuls les votes pris en compte soient ceux des éditeurs présents à l’Assemblée, ce qui semble plus démocratique et plus équitable pour les candidats postulants. Nous demandons également au Conseil d’Administration quels sont les critères retenus concernant la nomination des Censeurs eux-mêmes pressentis pour accéder au poste d’administrateur.

Voilà sous quelle forme les sujets ont été débattus lors de l’Assemblée Générale du 19 juin 2012, et il nous paraît normal que la prise en compte des avis des sociétaires doit-être avant tout une marque de considération où la transparence permet de faire avancer le débat sur des questions qui concernent l’intérêt général de notre coopérative.

Nous vous prions de croire, M. Le Président, Messieurs les Administrateurs, à l’expression de nos sentiments les plus respectueux.

Le Président
Roland Le Néel

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