Sur la rémunération du Niveau 2

Suite à la consultation publique du CSMP, nous avons déposer notre contribution sur l’évolution du mode de rémunération des dépositaires (Niveau 2).

«  Dans notre contribution du 13 avril 2011, nous avions clairement établi notre position en mettant en avant tous les éléments objectifs sur l’évolution du mode de rémunération des dépositaires.

 Comme le souligne Stéphanie d’Altri, Président du SNDP, il faut commencer par s’entendre sur les objectifs à atteindre pour réaliser un véritable projet de réorganisation du niveau 2.

 

  • •  Une diminution du nombre de dépôts pour augmenter leur taille critique
  • •  Une consolidation de l’activité presse sur chaque zone de chalandise
  • •  La recherche de nouveaux marchés pérennes

 

Avant de répondre partiellement à ces objectifs, il est important de tenir compte d’un certain nombre de constats :

  •     La baisse structurelle des ventes de la presse depuis plusieurs années
  •     Une hausse continue des coûts logistiques des dépôts
  •     Une atomisation des points de vente, et la diminution des points de vente spécialisés de la presse.

 Tous ces constats indiquent que notre système de distribution s’appuie sur un marché fragilisé par la baisse de son chiffre d’affaires et l’augmentation des coûts logistiques qui en découlent. Il faut donc le rationaliser sur le plan technique et logistique afin que les dépôts puissent organiser leur zone stratégique de chalandise en rattachant géographiquement les diffuseurs (Niveau 3) naturellement desservis pour réduire les coûts de distribution.

 Le processus de distribution du niveau 2 doit être optimisé pour répondre à l’évolution du marché de la presse sans craindre la remise en cause de certains acquis sociaux qui déséquilibrent le coût moyen entre les dépôts indépendants et les dépôts affiliés ou intégrés. Presstalis est aujourd’hui actionnaire de 20 dépôts SAD et opérateur de 33 dépôts Soprocom dans lesquels les coûts de distribution sont supérieurs à ceux des indépendants, du fait d’accords sociaux spécifiques antérieurs, qui n’ont plus la plénitude et la santé du marché comme justification.                                                   

  Le surcoût de ces dépôts est supporté par tous les éditeurs à travers les barèmes des messageries. En effet, la mutualisation des coûts du niveau 2 est répartie sur tous les éditeurs, dans l’intérêt général, ce qui permet de lisser les charges fixes et de les amortir grâce à l’ensemble des publications distribuées.

 Il est régulièrement envisagé de prélever sur les éditeurs une contribution supplémentaire au système de distribution mutualisé. Or, sur les quatre dernières années, le coût de distribution a progressé de 7 %. Le taux de commission se situe aujourd’hui à un niveau trop élevé pour beaucoup d’éditeurs, parce que des rémunérations qui peuvent être inférieures à 45 ou 50 % du prix facial du fait de frais variables divers (pénalités sur invendus, etc.) remet en cause la rentabilité de certains titres de presse et la viabilité des entreprises.

 Compte tenu de tous ces éléments, le SAEP propose une remise à plat des niveaux de rémunération entre les dépôts indépendants, les dépôts Soprocom et les SAD. Il n’y a aucune raison, sinon le degré de compétence et des considérations objectives de disparités logistiques, que la distribution obéisse à des barèmes différents selon le type de dépôt.

 Il est bien évident qu’un lissage des barèmes permettrait de redistribuer une rémunération plus juste pour tous et pourrait intégrer équitablement le coût des unités d’œuvre supporté aujourd’hui que par une seule catégorie de dépositaires.

 Cependant, sur l’évolution du niveau 2 entre la rémunération ad valorem et celle des unités d’œuvre, il est impératif de maintenir pour l’essentiel le mode de calcul ad valorem, afin de garantir le rôle commercial des dépôts et de s’assurer que leurs recettes soit en majeure partie constituées par le chiffre d’affaires réalisé.

 En conclusion, si l’on souhaite réformer et rendre notre réseau de distribution plus performant, on doit se pencher en priorité sur l’équité de notre système. L’analyse des coûts nous semble une évidence, tant il est vrai que l’on ne peut conserver plusieurs tarifs de distribution pour une même prestation et maintenir les privilèges des uns en faisant payer les autres.

 Cette évolution du mode de rémunération du niveau 2, doit concerner l’ensemble des contrats de portage des messageries (Publications et hors presse). Il ne peut être exclu une certaine catégorie de sociétaires comme il a été décidé pour le 0,80 % du rapport Mettling.

 Encore une fois, nous sommes dans un système coopératif qui fédère la mutualisation des coûts dans l’intérêt général. Si nous voulons soutenir ce mode de fonctionnement qui a prouvé son efficacité dans la distribution équitable de la presse, le CSMP devra intégrer tous les paramètres de réflexion permettant de justifier cette équité, afin qu’il puisse soumettre à l’ARDP des propositions conformes à l’esprit de la loi et propres à remettre le réseau de distribution de la presse sur le bon pied d’une gestion mutualisée des coûts afin d’en garantir la survie au bénéfice de tous les acteurs, éditeurs, dépositaires et diffuseurs, dans des perspectives d’évolution difficiles pour notre activité. »

Laisser un commentaire